Le numéro 5 de
Résonance générale est sous presse. Une artiste accompagne ce numéro. En avant-première, quelques éléments biobibliographiques et un texte dont on peut apercevoir la mise en page sur quelques photographies...
Dans la revue, c'est un ensemble de six dessins sous le titre "la montagne est vide", qui attend les abonnés et les acheteurs du numéro: vite sur le site de l'éditeur pour s'abonner (20 euros) ou commander...
Min-Ji Cho, née
en 1975 à Busan, Corée du Sud.
Artiste et
sémiologue, Min-Ji Cho obtient en
2004 son DNSEP à l’Enba-Lyon. Son travail artistique, qui privilégie le
dessin tout en utilisant différents médias (texte, vidéo, performance), s’attache
à créer un espace narratif à partir d’une multiplicité de points de vue. Textes
et images s’articulent et se complètent pour constituer des récits singuliers.
Sa pratique se développe souvent en collaboration avec des chorégraphes et
musiciens, sous forme d’improvisations. Actuellement elle travaille comme maître de
langue à l’Inalco et en doctorat de Sciences du langage à l’Université Paris Descartes,
elle développe ses recherches en sémiologie générale sur la notion de < vide
> dans l’espace pictural dans les peintures populaires coréennes.
Elle a exposé en France et à l’étranger : à l’Espace sans frontière,
(Paris, 2010) ; à la galerie On (Séoul, 2010), au Casino (Luxembourg,
2008 ); au Musée du Temps, Besançon, 2006 ; à la Villa Dutoit (Genève,
2005 ), ect.
Elle a présenté également ses textes en lecture performance : Apéritifs, Lecture -performance « Naxox Bonies»(Paris,
2012) ; Just love ,
Galerie Mémoire de l’avenir (Paris, 2012) ; Rdv périphérique, Centre culturel des Amandiers (2010, Paris), et ses
dessins sous forme d’une édition en livre d’artiste Mon amour
fantomatique, Enba (Lyon, 2009), et dans une édition
collective : BD,
« salon light » à point éphémère, Dasein (Paris, 2008), Catalogue
d’exposition collective, 1994-2006 : Cahier #1 , Espace Croisé (Roubaix , 2007), …
Mon amour fantomatique
Mon amour tête de fantôme
Je t’aime
Je me vengerai
De cet amour sans fin
Qui ne se trouve
Nulle part ailleurs
Le
monde se déchire
De
nouveau à deux
Des
plumes
Les
plumes de la nuit des ténèbres
Je t’aime mon amour
Où est ton visage
Dans ta vie natale
Tu es de
Sans tête sauf le visage
Rien à réfléchir
Sauve ta peau
Je
t’aime mon amour
Quand
tu n’es pas là
(Où
est là hélas)
Merde
que tu sois revenu
Merde
pour ton retour initial
Mon
amour fantomatique
Je
change mon visage
Mon
amour
Depuis
que tu m’as dévorée dans la nuit d’une fête chez ma voisine
Je
suis tombée avec les ailes que tu m’as mises cette fois-ci
D’un
poète qui n’est plus
Du
vent de l’orage et de la pluie
Des
crevettes des frites du ketchup
Je
souffrais tellement
Une
amie est morte dans mon assiette
Combien
de cachets elle a pris pour avoir un cœur aussi fragile
De
boire un verre de thé avec un crapaud de
Costa rica
Qui
ne bouffe que du gingembre et du miel
Elle
a déjà bu deux cocas et demi en attendant un vieux monsieur
Qui
ne veut plus aller aux toilettes turques
Dans
les cafés de la marine au château creux
Le
parapluie s’ouvre sans un bruit porte une coccinelle
D’un homme qui reste à la recherche des
fleurs cachées
Sous
la moquette qui pèse des tonnes de sable d’Osaka
Min-Ji
Cho, Paris, le 22 Juin 2007