mercredi 9 janvier 2013
Contre-allées n° 31-32
- Jacques Ancet : "on dit voix mais ça pourrait être geste ou mouvement, ou simplement bougé d'ombres" (p. 11), (voir Résonance générale n° 4, p. 15-27, qui est recensé par Emmanuel Flory p. 138 : quel bonheur de lire ces comptes rendus qui montrent la richesse des écritures contemporaines) ;
- Philippe Longchamp : "Précaire au-delà d'une fin d'enfance, / mais une histoire déjà. Sans coupure./ Ne manque plus qu'un sujet pour son verbe" (p. 32) ;
- Philippe Païni : "mais le désir se nourrit ainsi / des mots qui le trouble" (p. 48) ;
- Guy Perrocheau : "on / voit des voix se fondre en un / seul aujourd'hui de tous les jours" (p. 82) - voir Résonance générale n° 3, p. 77-82 ;
et quelques poètes qu'on aime beaucoup :
Olivier Bourdelier et ses "frères humains" dont j'aime beaucoup son "en pensant à Ariane Dreyfus" (p. 13) ; Marie Huot pour la force de ses contes pour de vrai ("car j'ai toujours la vie en vue", p. 21) ; Jacques Allemand pour ses instantanés ("il se repasse le poème d'hier soir", p. 58) ;
et puis on découvre et on aime beaucoup tout de suite Mira Wladir ("je bruis dans l'interstice", p. 50) et tous les autres...
Excellente idée que ces questions croisées : la première par Cécile Glasman (Le poème au bois dormant : qu'advient-il entre l'écriture et la réécriture?) à quatre poètes Luce Guilbaud, Cécile Guivarch, Cédric Le Penven et James Sacré (on n'oublie pas sa présence dans notre n° 4) ; la seconde par Mathieu Gosztola (Que cherchez-vous en premier lorsque vous ouvrez un manuscrit : toucher le grain d'une voix singulière qui vous touche? Etre emporté dans un voyage? En somme, le connu ou l'arrachement à soi? Cherchez-vous tout autre chose?) à quatre éditeurs (Potentille, Eclats d'encre, Henry, Les Carnets du dessert de lune).
Et puis 36 notes de lecture : livres, revues qui font la bibliothèque de ce Contre-allées, c'est-à-dire les résonances d'une activité qui n'en finit pas d'augmenter les dégagements (j'emprunte à l'édito) du poème, de chacun de ces poèmes qui ne cessent de vivre en nous et par nous dès qu'on lit une revue comme celle de nos amis Amandine Marembert et Romain Fustier.
Un seul souhait : que les lecteurs et amis de Résonance générale deviennent vite, si ce n'est déjà le cas, des lecteurs et amis de Contre-allées.
On commande vite au 16, rue Mizault - 03100 Montluçon et sur le site : http://contreallees.blogspot.fr/
Serge Martin
jeudi 20 janvier 2011
Continuum n° 7 vient de paraître


dimanche 25 octobre 2009
REVUE CONTINUUM SUR PAUL CELAN

vendredi 16 octobre 2009
Le 19e Salon de la Revue

vendredi 24 avril 2009
Histoire et actualité des revues: une note sur Résonance générale n° 1...




Certes, ce numéro 41 de La Revue des revues nous consacre une très belle note (oui, cher André Chabin, on ne s'y attendaient plus mais on espéraient, on espéraient et voilà que c'est Clotilde Roullier qui fait une très belle note: merci à vous deux! - ne vous offusquez pas de cet accord avec "on" mais on est trois et même quatre comme les mousquetaires!), mais il y a aussi deux revues dont il est question avec article pour l'une et entretien pour l'autre dont j'ai bien quelques exemplaires dans mes rayons: est-ce que j'ai changé en passant de l'une à l'autre? Non! je fréquentais comme beaucoup la librairie de François Maspéro pour y acheter (ou feuilleter) Partisans et j'ai lu Commentaires parce qu'avant la fin du mur, on y lisait parfois des choses importantes sur les pays de l'est et parce que j'aime les revues, toutes celles qui sont bonnes même de l'autre côté... Et puis merci à Marc Duvillier de me faire découvrir The Booster (1937-1938), cette "anthologie dadaïste des plus étonnantes". J'en profite pour dire à Eric Dussert que je possède pas mal de Fou parle, malheureusement pas tous... Dernier mot: je trouve Yoann Thommerel dans son commentaire final de la revue Contr'un autour de Jouffroy un peu pessimiste: "un îlot de résistance"... Il y en a tellement qu'on ne voit pas le continent, l'Atlantide, qui fera passage et fait déjà passage : les revues servent à l'entendre gronder: on vous le disaient: Résonance générale...
Serge Martin
samedi 20 décembre 2008
Une revue galicienne avec Bernard Noël

Une publication sur Bernard Noël : revue Amastra-N-Gallar, n°15 automne 2008.
La revue galicienne dirigée par Emilio Arauxio consacre son nouveau numéro à Bernard Noël. Un cahier de contributions évoquant ce que l’œuvre fait entendre de corps : du corps-langage, d’une voix où l’ « extime » travaille l’intime, du poème qui travaille ce continu. L’écriture et l’aventure du monologue y sont particulièrement présentes, notamment dans les notes prises par Béatrice Machet lors d’un entretien et d’une lecture publique à Coaraze, le 7 juin 2008. Les monologues où « le premier mot des phrases est un pronom. » (B. Noël) C’est aussi d’espace qu’il s’agit, de la voix qui s’y ouvre, du sujet, de la rencontre et de l’altérité qui nous transforme – « l’écriture qui trame cette polyphonie intérieure » (J. Ancet). A noter, entre autres, ces regards sur l’œuvre, qui se croisent et ouvrent le débat : les contributions de Jacques Ancet, « L’horreur et l’extase », Béatrice Bonhomme, « Bernard Noël, les mains cousant la lumière », Régine Detambel, dans « La Fente entre le mot et le mot », écrivant que « la rencontre avec l’anatomie n’est pas médicale, mais politique », que B. Noël est « un grand rêveur du corps interne ». A voir si ce rêve du corps se fait dans sa nomination… Signalons aussi Laurent Mourey « Ce livre en l’air – quelques notes continues au travers de La Maladie du sens », des poèmes de B. Noël que Résonance générale avait publié dans son numéro et une « Lettre autour du corps », des poèmes de Florence Pazzottu …
Contacter Amastra-N-Gallar, publicacion dirixada por Emilio Arauxio Apdo. Correos 97 36500 LALIN (Pontevedra).
dimanche 21 septembre 2008
12 octobre : deux rencontres en (re)vue(s)
Du 10 au 12 octobre 2008
à l'Espace d'animations des Blancs-Manteaux
48, rue Vieille-du-Temple, 75004 Paris
Le 18e Salon de la revue
Un salon en mouvement :
plus de 700 revues de toutes disciplines (littérature, poésie, art, sciences humaines et sociales, psychanalyse, débats et idées)
200 revues étrangères (Belgique, Québec, Suisse, Espagne, Italie, Israël…)
15 nouveaux exposants, de l'École Française d’Extrême-orient aux Presses universitaires du Septentrion ; Le Visage vert, La Nouvelle revue théologique,les Périphériques vous parlent, Frictions, Sakamo, Utile, Geste, Papiers nickelés, Liselotte, Quatre, Fora, La Corne de Brume, Revue Giono…
10 nouvelles revues : Ananda, Criticat, Contraste, Journal de Quinzinzinzili,Résonance générale, Ricochets-poésie, La Roulette russe, TINA, Utile, Et donc à la fin…
30 animations, tables rondes et débats, dialogues et lectures
DIMANCHE 12 OCTOBRE
Noël Arnaud 13h-14h
« Où en est la poétique ? »
Résonance générale mêle poèmes et des essais, interventions artistiques et théoriques. Les rédacteurs de la revue (Serge Martin, Laurent Mourey, Philippe Païni) refusent de voir la pensée s'arrêter à la porte du poème ou prendre la sortie de la philosophie. Ils parient que le poème parce qu'il est une aventure éthique dans et par le langage, oblige à engager une anthropologie relationnelle : cette politique du poème demande une poétique à la hauteur de son engagement éthique. Une telle aventure qui passe toujours par l'empirique des expériences plurielles conteste les postures actuelles qui esthétisent ou « poéthisent » sans rompre avec les académismes de l'époque. On en parle en présence de quelques poètes et essayistes publiés dans la revue.
Salle Noël Arnaud 14h-15h
« Avec Henri Meschonnic »
une table ronde proposée par la revue Continuum et animée par Marlena Braester et Esther Orner, avec la participation de Serge Martin et de Pascal Maillard.
Pour en savoir plus:http://www.entrevues.org/actualites_salon08_animations.php
mardi 2 septembre 2008
Coulisses n° 37: dossier Samuel Beckett
Le Comptoir des presses d'universités http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100252060
Coulisses, n°37/Printemps 2008 Presses universitaires de Franche-Comté ISBN-10 : 2-84867-227-7 ISBN-13 : 978-2-84867-227-4 10,00 € | ||
Le dossier principal de ce numéro, dirigé par Claire Joubert et Arnaud Bernadet, est consacré à un Beckett polyglotte, à son rapport aux langues, ou plus exactement à sa façon de faire d'un usage des langues « une manière d'être ». Écrire en d'autres langues que la sienne n'est pas seulement une conduite esthétique, cet art est, pour Beckett, une « manière » de prendre sinon parti tout au moins position. La langue ressaisit l'art de toutes les façons - « malfaçons » et contrefaçons comprises. Ce multilingue est également un comportement scénique et dramaturgique. Théâtre de l'étranger que celui de Beckett, où la langue joue le rôle principal, elle qui fut sans doute son actrice préférée. Celle du spectateur aussi qui ne raterait les rendez-vous qu'elle lui donne « pour rien au monde ». La formule n'est rien moins que beckettienne. Mise à l'honneur sur une scène où la langue se démultiplie, l'étrangeté des langues permet paradoxalement aux spectateurs de s'y retrouver (parce qu'il est fait de ces mélanges), autant que de se retrouver - le premier suscitant le second -, belle reconnaissance de ce que les spectateurs ne savaient pas d'eux-mêmes, comme autant de façons d'être, de prendre et de faire siennes les manières de l'art. | ||
Extraits du Sommaire | ||
Samuel Beckett et le théâtre de l'étranger : Art, langues, façons (I) (Coordonné par Arnaud Bernadet et Claire Joubert) Arnaud Bernadet, « Beckett et le théâtre de l'étranger » ; Claire Joubert, « Beckett : le théâtre dépeupleur de langues » ; Pascale Sardin, « Répétition, différence et mort dans Come and Go/ Va-et-Vient/ Kommen und Gehen » ; Maïté Snauwaert, « L'impossible étranger ou la contradiction anthropologique » ; Mireille Bousquet, « "Nothing to be seen anywhere" » ; Gérard Dessons, « Le silence de phrases non proférées ». |
Europe n° 952-953 août-septembre 2008

Diérèse numéro 41

mercredi 16 juillet 2008
Triages n° 20 est paru en juin 2008

Dans ce dernier numéro de Triages (Tarabuste éditions), notons:
Faire part n° 22-23 "Le poème Meschonnic"

Dans ce gros volume de 264 pages, on peut lire entre autres:
lundi 14 juillet 2008
Nu(e) n° 37: Jacques Ancet
Peu d’œuvres peuvent supporter sans s’y perdre des lectures aussi différentes que celles que suscite Jacques Ancet. Béatrice Bonhomme et Hervé Bosio, les responsables de la revue NU(e) ont confié à Serge Martin le soin de coordonner ce numéro 37, qui permet d’aborder les lignes-forces, les paradoxes parfois, de cette œuvre prolifique et discrète – en tout cas jamais assignable. L’auteur le reconnaît lui-même, et dès l’entretien liminaire avec Serge Martin : écrire met en jeu, en résonances, en conflit, plusieurs postulations. Oui, la nomination, mais débordée toujours. Le mot, oui, mais toujours pris, repris, par l’ensemble de l’œuvre qui en fait l’écho, la nécessaire échappée de sens : « cette désignation multipliée semblait toujours pouvoir révéler au bout du compte le mystère infiniment simple de la présence » (13). Ce que dit Bernard Noël pour qui écrire est laisser « aux mots le soin d’être l’écho de la dérobée universelle » (46), « par suggestion », « par ce bruissement qu’est la sonorité des syllabes à l’arrière des mots ». Et c’est le paradoxe de l’écrire-Ancet : la conciliation impossible du « multipliée » et du « simple », du « bout du compte » avec « l’infiniment ». Ce qui fait de chaque poème à la fois une première fois hésitante et un une-fois-pour-toute résolument assumé : « la poésie, je ne sais pas ce que c’est puisque, oui, elle n’existe pas ». « Oui » et la négation, encore : « Ce que j’ai rencontré ce sont des textes ». Savoir vivant de poète, et de traducteur. La poésie, alors, est « une densité de langage » qui doit être toujours inventée, c’est « l’entre des genres ». Alors, quand on lit dans l’inédit L’égarement, que Jacques Ancet livre ici : « Je suis perdu dans l’entre-deux » (21), les postures s’effacent devant une réalité du faire irréductible à l’être-poète. L’espace est libre pour une « écoute de l’imperceptible, de ce qui se produit au-delà des sons, une écoute qui n’est pas non plus celle des mots, mais une latence du dire » (Amelia Gamoneda Lanza, 103). Et si Michel Collot peut y entendre « Une phénoménologie de l’imperceptible » c’est que, chez Jacques Ancet, « le dévoilement de l’être n’équivaut pas à la révélation d’une essence immuable, mais à l’événement toujours neuf d’une naissance » (83). C’était dit dès l’entretien avec Serge Martin : « l’acte poétique […] est la transformation de l’expérience en événement. Un événement de langage qui est avènement conjoint d’une parole et d’un monde » (11). Alors, c’en est fini des vieilles lunes des mots-absences des choses, mais « l’insuffisance du langage à exprimer le manque » (Fabio Scotto, 89) est à entendre comme un refus de se contenter, un appel à toujours plus de poème plutôt que l’allégeance somme toute satisfaite à l’esthétique du repentir. Oui, chez Ancet tout est question de « Nuance ». Terme par lequel Amelia Gamoneda Lanza désigne « une vocation de dénuement » (95). Ainsi, « en deçà et au-delà du perceptible » et pour une « sensation-monde », « les choses brusquement saisies à l’état sauvages » (Yves Charnet, 109 et sq.), le poème serait « retour aux choses-mêmes ».
• Laurent Mourey fait retour à l’écriture pour donner à entendre « l’air des paroles qu’on a dans la voix » (135 et sqq.) : Jacques Ancet « fait de la mémoire une activité du présent dans le présent de l’écriture », « narrativité » et énonciation, ensemble – narrativité de l’énonciation, plutôt qu’énoncé narratif. D’où une rencontre avec le Marcel Proust du Contre Sainte-Beuve qui, lisant un auteur, distinguait « bien vite sous les paroles l’air de la chanson, qui en chaque auteur est différent de ce qu’il est chez tous les autres ». Le poème n’est plus seulement dans la poésie, on le trouve aussi dans le roman, dès lors qu’il y a « le récitatif menant le récit ».
Il y a aussi, pour ce NU(e), les poèmes des autres, les résonants, dont je choisis quelques échos. Antonio Gamoneda (traduit par Ancet ) : « je n’ai appris qu’à ignorer et oublier mais l’amour / habite l’oubli » (51) ; Henri Meschonnic : « je recommence / à chaque autre / ainsi je multiplie / mes vies / de bouche en bouche / je marche mon infini » (63) ; Bernard Vargaftig : « Comme avant quel souvenir / Dont le désert a surgi / Pour avoir vu trembler le silence » (117) ; ou encore « Le poème de l’appel » de Serge Ritman : « Tu m’appelles dans sa voix infinie » (173) ; et Béatrice Bonhomme : « ton cœur battant au creux du mien » (133). Les « je », les « tu » de ces voix font, avec toutes celles que je n’ai pas évoquées, de ce numéro 37 (déjà !), une grande résonance autour de Jacques Ancet, un écho à sa propre attention à « ce quelque chose qui est là dans son absence » (James Sacré, 60), l’écoute et l’oubli, la relation, ce qui se passe, ce qui passe quand une œuvre suscite autour d’elle une levée de voix, des amitiés qui parlent leur écoute.
Philippe Païni