dimanche 29 janvier 2012

Avec Bernard Vargaftig, la vie sa dimension nue

Avec Bernard Vargaftig,
la vie sa dimension nue 



Le souffle entend la nuit entend
Nous sommes à nous taire ensemble
A parler silence un vol en plein ciel
Quand la parole nous brise pour nous
Enlacer encore dans demain
Ce n’est que l’enfance toutes les traces
Laissées à demain Bernard votre voix 
Emporte c’est comme d’un silence 
Continué comme d’une échappée
De toute la vie en un souffle
Ces traits en plus qu’un poème un poème
Qui fait la vie qui fait le monde
En une mémoire glissée en un cri
D’exister ces plis de voix ce désert
Nu la phrase qui prend la vie
Dans tous nos demains 




Avec Bernard Vargafig, le poème en répons

Où le temps patience et silence
Dans l’amour oriente les cris
Avec le monde passé oiseau envol

Et la lumière soudain filée 
entre une syllabe 
Nue et une


Laurent Mourey



samedi 28 janvier 2012

Contre-lettre à Bernard Vargaftig

rien ne se tait je vous entends Bernard
je vous entends et le crissement du gravier
qui fait tourner les châteaux les oiseaux tout autour
leurs cris dans l’ouïe le oui tendu
sur le ciel
entre les tours on se passe la parole
les cerises de Cerisy brillent rouges comme des bouches
on se croise dans les embrasures
on s’embrasse un peu
inquiets la pudeur à sa façon de dire
et sa façon de ne pas
mais les sous-entendus de l’amitié font la basse
continue de vivre

même le silence ce matin ne se tait pas ne peut pas se taire
un si inattendu connaître dans ses hiatus fait sourire l’étonnement
jusque dans tristes les nouvelles qui tombent
une rumeur remue de l’air rien ne meurt
disent les mains de ceux qu’on aime quand les mots
s’étranglent dans la gorge on tremble comme
le souffle tremble on sait bien
qu’une voix passe dans les voix ne se perd pas nous tient
debout cherchant notre au-devant le vivre d’un sens
qui ne fait que poindre qu’on prend
en plein visage après le virage en-haut
d’une falaise tout à coup quand le monde le monde s’ouvre

je vous entends dire l’échappée belle
le jardin de toutes nos forces creusé dans l’horreur
l’équilibre les mains nues
et cette terrible surprise dans les yeux toujours d’être là
qu’on se donne dans les regards et qu’on garde
qu’on porte vers demain vers ceux qui viennent
et qui répète pour nous que vivre n’a pas de fin le oui
de votre voix le poème demeure ce matin plus fort
que les non qui tombent tout autour de toute part c’est à lui
que pour toujours maintenant je tends l’oreille


Philippe Païni – Marseille, le 28 janvier 2012 

Bernard Vargaftig nous a laissé sa vie, ses poèmes


Bernard Vargaftig nous a laissé sa vie et son oeuvre hier, vendredi 27 janvier 2012. Un rassemblement est prévu au cimetière d'Avignon à 11 heures lundi 30 janvier. Je ne pourrai m'y rendre mais, grand poète né en 1934, Bernard Vargaftig était chaque jour dans mes lectures, mes rêves, mes écrits, mes essais. Nous avons passé des jours ensemble, à Nancy, à Oléron, à Cergy, qui resteront comme ces moments forts d'une vie sans qu'aucune nostalgie n'en enlève l'éclat: il lisait toujours ses poèmes après un repas, il parlait toujours des poèmes qui le bouleversaient, il écoutait les recherches des plus jeunes. Son oeuvre est immense: elle repose sur chaque vers, chaque mot et même sur ce qui est entre chaque mot. Aucun formalisme mais une éthique de la parole et de l'écriture, du poème comme vie tout contre le monde, les tragédies, l'amour.
Toutes mes pensées vont vers Bruna, son épouse, et vers Cécile, leur fille.


C'est la même énigme
Le désastre qu'aucune image n'emporte
La hâte avec l'éraflement pensif
L'accomplissement délié
 



Ce premier quatrain de Dans les soulèvements (1996) pour tout son poème.
Tous ses livres:
Chez moi partout, Pierre-Jean Oswald, 1967.
La Véraison, Gallimard, 1967.
Abrupte, (avec des gravures de Gudrun von Maltzan), hors-commerce, 1969.
Jables, Messidor, 1975.
Description d’une élégie, Seghers, 1975.
Éclat & Meute, action poétique, 1977.
La preuve le meurttre, La Répétition, 1977.
Orbe, Flammarion, 1980.
Et l’un l’autre Bruna Zanchi, Pierre Belfond, 1981.
L’air et avec, gravure de Guy Lozac’h, Lettres de Casse, 1981.
Cette matière, couverture de Colette Deblé, André Dimanche, 1986.
Le lieu exact ou La peinture de Colette Deblé, dessins de Colette Deblé, Passage, 1986.
Lumière qui siffle, Seghers, 1986.
Suite Fenosa, avec Bernard Noël, André Dimanche, 1987.
Orée vers l’œuvre de Jacques Clerc, Les Cahiers du Confluent, 1987.
Nancy, dessins de Colette Deblé, A Encrages &C°, 1988.
Portrait imaginaire de Jean Tortel, dessins de Colette Deblé, L’apprentypographe, 1988. 
Un gouffre ou l’image dans ce que peint Michel Steiner, lithographie de M. Steiner, La Sétérée, 1989.
Voici ou Un souffle à travers Journal du regard  de Bernard Noël, dessins de Olivier Debré, AEncrages &C°, 1990.
Ou vitesse, André Dimanche, 1991.
Une trouée vers l’été, gravures de Anne Slacik, Collodion, 1991.
Un récit, Seghers, 1991.
Une image avec l’image  in Trois états du Toi, avec Mathieu Bénézet et Bernard Noël, lithographies de Olivier Debré, La Sétérée/Jacques Clerc, 1992.
Ce fragment de souffle, burin de Louis-René Berge et musique de Jean-Yves Bosseur, André Biren, 1993.
L’Inclination, Atelier des Grames, 1994.
Distance nue, André Dimanche, 1994.Le monde le monde, André Dimanche, 1994.
Imminence dans l’œuvre de Jacques Clerc, La Sétérée, 1995.Toul, éditions Mydriase, 1996 .
Cinq poèmes pour accompagner Agathe Larpent & 3 gravures, Collodion, 1996.
Dans les soulèvements, André Dimanche, 1996.
De face, lithographies de Michel Steiner, Collodion, 1996.
Pour Adonis, collages de Jacques Clauzel, À tavers, 1997.
L’ombre si brève de l’azur, gravures de Germain Roesz, Lieux dits, 1997.
Un même silence, André Dimanche, 2000.
Craquement d’ombre, André Dimanche, 2000.Telle soudaineté, lithographies de Gérard Titus Carmel, La Sétérée, 2001.
Comme respirer, Obsidiane, 2003.
Aucune clarté n’efface, sérigraphies de Gérard Eppelé, Collodion, 2004.
Trembler comme le souffle tremble, Obsidiane, 2005.


Quelques liens pour continuer avec Bernard Vargaftig:
tous mes écrits avec Vargaftig:
http://martin-ritman-biblio.blogspot.com/2010/02/bibliographie-raisonnee-des-travaux.html
un article de dictionnaire :
http://martin-ritman-biblio.blogspot.com/2010/01/bernard-vargaftig.html
un livre écrit sur son oeuvre:
http://martin-ritman-biblio.blogspot.com/2010/01/la-poesie-dans-les-soulevement-avec.html



Serge Martin

dimanche 22 janvier 2012

Henri Meschonnic, L’Obscur travaille


Henri Meschonnic, L’Obscur travaille, éditions Arfuyen, 2012, 94 p., 9 euros.

La poésie d’Henri Meschonnic ne se tient ni dans le langage poétique ni dans le langage ordinaire. Et, pour renverser ces axiomes qui sont devenus une véritable axiologie et une esthétique pour programmer la poésie, on peut avancer que l’œuvre qu’écrit Meschonnic – mais surtout l’œuvre qui l’écrit et ce faisant nous écrit – tient l’ordinaire de son langage qui est une manière de faire poème. Depuis Dédicaces proverbes, de 1972 et publié par Gallimard, et, encore avant, les poèmes d’Algérie publiés partiellement dans la revue Europe en 1962 et repris dans leur totalité dans le livre Parole rencontre publié par l’Atelier du Grand Tétras Henri Meschonnic a maintenu l’écoute de cette voix dans sa permanence et ses transformations. Aussi L’Obscur travaille continue-t-il à faire « signe de vie[1] » en explorant ce langage qui nous traverse, en continuant cette phrase, son ligne à ligne, et son mot à mot. Régine Blaig a recueilli les poèmes écrits par Henri Meschonnic dans les derniers mois, la dernière année de sa vie et, le plus troublant, à ouvrir et feuilleter le livre est dans les lieux, dates qu’on y trouve inscrits en bas de chaque poème ; on y lit déjà une ligne de vie qui, on le verra, est pour ainsi dire une ligne de crête et on y trouve l’ouverture sur une pratique d’écriture qui n’avait jamais été montrée, mais toujours affirmé parce que suggéré dans un anonymat temporel et utopique, cette histoire du poème qui est une aventure du poème dans la vie. C’est bien une pratique de l’écriture au quotidien que l’on découvre, comme une phrase qui accompagne au fil des jours, des rêves, du sommeil comme de la veille : une « parole rencontre » précisément au sens où l’écriture est l’accompagnatrice, le geste accompagnateur de cette phrase – ou phrasé – qui déborde le réel et interminablement nous accompagne dans l’aventure de vivre, d’exister. De vivre et exister en langage. Un temps auquel nous répondons, nous lecteurs, par le nôtre, auquel aussi l’autre répond, par l’amour, mais chez Meschonnic la lecture est cette pratique amoureuse : « quand on est séparés / chacun est seul pour deux […] / mais quand on est réunis / on n’est pas deux / on est doublement un » (p. 74). Le dernier poème du livre, mais peut-être le dernier écrit et daté du 26 février 2009, continuant cette pensée de l’union et de la relation dans le langage (« je n’ai rien que des jours / à t’offrir mais ensemble / ensemble / ma bouche ta bouche », p. 84), répond et répand la vie, comme l’affirme, pour toujours dirait-on, car une ronde est bien ce qui recommence et continue : « mais nous ensemble / la ronde de la vie ».
Ce poème écrit à Paul-Brousse, l’hôpital où Henri Meschonnic a été soigné, où il a lutté contre la maladie ; mais l’écriture, discrètement, fortement et avec une grande ténacité, une force de vie et de langage, est de cette lutte. Le poème casse quelque chose de la mort ; et d’abord peut-être la séparation, l’absence. Un autre titre de l’œuvre est alors emblématique : Infiniment à venir que j’amalgamerais volontiers à un autre : tout entier à venir[2]. Oui, la voix-Meschonnic ne cesse de venir, de nous venir, de se faire et de naître. De nous faire et nous devenir. Comme tout vrai poème. Pour nous saisir de ce qui nous vient, nous arrive à la lecture de ce livre, parcourons ce qui s’y invente d’utopie, de parole.
Une image qui est au début de cet ensemble et continue le livre précédent Demain dessus demain dessous[3] pour développer l’idée d’un sujet qui se multiplie est celle de l’arbre : « j’ai autant de nœuds / que n’importe quel arbre » (p. 10). Aussi l’arbre correspond-il à un devenir en élévation : « j’ai tout ce qu’il faut / pour respirer les hauteurs », à fleur de réel et de parole : « le paysage que je suis / c’est au haut des arbres / que je me reconnais » (p. 11). Aucune distance ne vient achever le poème dans une quelconque représentation qui opposerait un sujet et un objet. Au contraire le poème marque un mode d’exister en tête du monde, en avant du réel, dans un mouvement amoureux où tout est radicalement du sujet. Vers la fin de L’Obscur travaille on lit : « je ne savais pas que la fenêtre / ouvrait le monde / ouvrait mon corps au monde / que la fenêtre était une / telle joie » (p. 78). Ce qui éclate dans ces poèmes est un absolu : un absolu de tout, d’aimer, de voir, de parler, de faire un avec tout dans le langage, de tracer une ligne de vie incessante et une vie dans la vie, cet absolu qui est l’aventure du poème, du « vivre poème », du vivre et du poème: « quand j’écris / je ne sais plus qui écrit » (p. 79) ; puis : « je deviens l’arbre / je deviens l’oiseau » (p. 80). C’est véritablement une ivresse à dire les choses, à écrire l’instant d’écrire et de vivre qui rend caduque toute phénoménologie parce que c’est du dehors qui s’invente du dedans du poème sans aucun apparaître, mais dans une écoute totale de ce qui vient de langage et de sujet par ce langage : « on dit le ciel est bleu / mais c’est moi qui le vois bleu / le bleu est en moi / autant qu’en lui / et la lumière je suis lumière » (p. 82)
On peut multiplier les lignes de force de ce livre, à l’infini, avec tout ce qui y est tu mais dit, et bien fort, comme la lutte pour continuer : « et les murs se sont mis / à crier /  toujours plus ils voulaient / toujours plus / ma voix leur jetait / des pierres » (p. 62). Et dans cette résistance l’autre est un secours transformant le temps de l’attente comme de la lutte en un temps de l’amour et de l’union : « heureusement que tu viens / mon temps c’est toi » (p. 63) ; c’est que l’obscur est de tous les instants et qu’il est une lucidité par delà le comprendre, dans le renversement et l’invention d’un sens dans un partage infini : « l’obscur / travaille ma lumière » (p. 15). De fait « voir clair » s’inachève dans un « tourbillon / de sens » (p. 16), ce tourbillon que l’on est.
Et ce sens est un partage, vertigineux, amoureux, le sens d’une vie, le sens qui emporte cette vie à s’excéder, à partager d’un toi-moi-nous vers les autres : « tant je suis traversé / par toi et toi / et nous traversons tous les autres » (p. 19) Cette utopie  se poursuit dans la moindre ou la plus grande parole : « mais c’est ainsi qu’on se parle / entre inconnus si proches » (p. 23). Et cette parole traversée est bien une relation, une transformation incessante des autres en moi, de moi dans les autres, de je avec toi, avec eux, nous, vous : « j’ai du mal à me reconnaître / les miroirs n’y voient rien […] nous nous parlons dans la langue / de nos reflets » (p. 29) Ces métamorphoses répondent encore à ce futur, tracé ainsi dans Dédicaces proverbes : « je passerai ma vie à ressembler à ma voix[4] ». Cette ressemblance a pour pendant la foule, les révolutions de la vie et de la voix : « quelque chose que je ne sais pas / change en moi / s’augmente en moi / c’est ma foule en moi » (p. 35). Passer sa vie est aussi passer la vie, mouvement, trajet qui trouvent leurs mots dans des poèmes qui évoquent des déplacements, évoquent seulement car le problème est ailleurs : c’est celui du voyage que l’on est – « heureux d’être le voyage » quand justement l’on croit que l’ailleurs n’est que géographique, que l’épique ou l’intensité n’est que dans le déplacement quand ils sont cette cartographie de l’infini qu’est le poème : « et nous allons de nous en nous / en portant les paysages » (p. 38). Le voyage est ce déplacement qui est au monde et au sujet – « je finis aux nuages » (p. 39) ; traverser est être traversé. Et le voyage répond aussi l’écriture qui nous fait nous mouvoir en utopie, une marche du poème : « je n’ai plus de limite » ou : « c’est à qui sera plus nuage » (p. 41). Et surtout : « on marche / sur une écriture qui n’en finit pas » (p. 56). Exactement ce qui arrive en lisant Meschonnic.
Un enthousiasme, une générosité s’emparent de chaque mot. Le poème est généreux ; sa parole est nue et c’est cette qualité qui nous habite, nous met la tête en poème, nous en-poème… On pourrait lire la poésie de Meschonnic dans ce trait : celui d’une pure offrande, d’un « don du poème » pourrait-on dire, celui encore du geste d’offrir. On lit : « je suis tout entier dans ta main » (p. 82). Cette main est un à-venir : « toute la vie dans ta main ». Le poème est un geste tendu, une voix aussi qui me contient, me devient. Cette main n’est pas une métaphore, elle est l’invention du poème. Et ce don est solaire, vital, intérieur, l’énergie d’un langage qui fait l’amour la poésie, comme on offre la lumière que l’on est, le poème car « le soleil n’est pas dehors / il est ma peau » (p. 52). C’est par ce geste que s’écrit la « parole rencontre » :
chaque visage
est un soleil
j’ai mes nuages
comme chacun
mais je vais de soleil en soleil
de nuage en nuage
à ta rencontre
à ma rencontre (p. 55)

Et toute rencontre est de l’infini, cet infini qui, dans la poésie de Meschonnic, nous écrit.

Laurent Mourey


voir également la note de Jean-Yves Masson dans Le Magazine littéraire à cette adresse:
http://www.magazine-litteraire.com/content/newsletter_lectures-plus/article.html?id=21660


[1] Dédicaces proverbes, Gallimard, p. 120.
[2] Infiniment à venir, Dumerchez, 2004 et Tout entier visage, Arfuyen, 2005.
[3] Editions Arfuyen, 2010.
[4] Dédicaces proverbes, Gallimard, 1972, p. 15.

jeudi 12 janvier 2012

Parution de "Creuser les voix" aux éditions Samizdat


Pour inaugurer l'année de son 20e anniversaire, Samizdat a la joie de publier six poétesses et poètes, trois de France et trois de Suisse romande, dont les textes sont rassemblés sous le titre  de "Creuser les voix".

Présentation et lecture avec les auteurs :

Sereine Berlottier, Cécile Guivarch, Silvia Härri, Cesare Mongodi, Philippe Païni et Sylvain Thévoz, 
le vendredi 20 janvier 2012  à 18h.30 à la Libraire Le Parnasse à Genève.

samedi 7 janvier 2012

Offres intéressantes sur le site de l'Atelier du grand tétras...


http://www.latelierdugrandtetras.fr/boutique.php

Offres abonnement à Résonance Générale
Pour souligner la parution du quatrième numéro de Résonance Générale : Cahiers pour la poétiquenous vous proposons de vous abonner à cette revue sur la poésie et les arts contemporains, avec en cadeau de bienvenue le livre de Serge Ritman : à l'heure de tes naissances.

Pour souligner la parution du quatrième numéro 
de Résonance Générale : Cahiers pour la poétiquenous vous proposons de vous abonner à cette revue sur la poésie et les arts contemporains, avec en cadeau de bienvenue le livre de Philippe Païni : La Somme du Feu.
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Nous vous proposons les trois premiers numéros 
de la revue Résonance Générale
Cahiers pour la poétique à 20€.

(Dans la limite du stock disponible, 
le premier numéro étant en voie d'épuisement)
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